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Le Nursing

Table des matières

Définition du nursing en médecine humaine : « Ensemble des soins d’hygiène et de confort prodigués à des individus dépendants. »

Application vétérinaire :

Quand l’on devient ASV, notre premier souhait est d’aider les animaux à aller mieux. Leur bien-être nous est essentiel. Nous souhaitons un animal le moins stressé possible en consultation et que son séjour en hospitalisation soit le moins désagréable possible.

Pour remettre au cœur de votre pratique cet objectif, intéressons-nous au nursing en hospitalisation. Nous allons en particulier décrire une journée type de nursing au tour d’une chirurgie. (Nous vous conseillons de lire les articles sur les mécanismes de la douleur et sur l’évaluation).

Comment notre interaction avec l’animal et l’optimisation de son confort en hospitalisation, peuvent l’aider à moins ressentir de la douleur ?

1. Comment l’information de la douleur arrive-t-elle dans le cerveau ?

Dès la décision d’opérer, vos actions de nursing commencent. Pour diminuer le stress de l’animal dans les jours précédents l’intervention, nous vous conseillons :

  • D’expliquer le déroulement de la journée d’hospitalisation en détail. Cela peut vous paraître fastidieux mais en réalité cela vous fait gagner du temps pour le jour de l’opération. Vous aurez des propriétaires qui poseront moins de questions, qui seront plus attentifs à vos directives, qui pourront vous donner des renseignements utiles sur les jours précédents la chirurgie (prise de médicaments correcte ou non, comportement de l’animal…) Leur animal en sera tout autant moins stressé.
  • L’équipe de la clinique peut proposer des compléments naturels relaxants quelques jours avant la chirurgie (diffuseur de phéromones, gélules d’alpha-casozépine) (A noter que la prescription de relaxant en humaine avant toute intervention est régulièrement proposée).

2. L’admission de l’animal pour la chirurgie

Si l’organisation du planning de rendez-vous le permet, nous vous conseillons de programmer la venue des animaux à différents créneaux horaires :

  • Cela permet d’éviter que les animaux ne se croisent (irritabilité de certains pouvant stresser les autres)
  • Cela permet de diminuer le temps d’attente en box (stress d’un lieu inconnu, avec des bruits et des odeurs)

Lors du rendez-vous d’admission, c’est l’occasion pour l’équipe de répondre aux dernières questions du propriétaire. L’occasion d’observer le comportement de l’animal (anxieux, stressé, agressif ou au contraire joyeux et explorateur). C’est aussi à ce moment-là que vous pourrez évoquer (si cela n’a pas encore été fait) le vécu de l’animal :

  • Anciennes hospitalisations, anciennes chirurgies
  • Animal avec des douleurs chroniques

Evoquer la prise en charge de douleur dès l’admission, est une démarche pro-active vis-à-vis du client qui en sera rassuré. Cela mettra en valeur votre respect pour l’animal et votre professionnalisme.

Le binôme Maître-animal est à garder à l’esprit. Un propriétaire inquiet et stressé le transmettra à son chien et vous le transmettra aussi inconsciemment.

3. La sédation pré-opératoire

Vous avez l’habitude de réaliser une sédation pré-opératoire en collaboration avec le vétérinaire et cet acte consiste par l’injection d’un sédatif couplé avec un morphinique afin de calmer l’animal. Cette sédation n’est pas à négliger car une sédation de qualité permettra de réduire la future dose d’anesthésie, d’obtenir un réveil calme et une diminution du stress.

Quand les effets de l’injection apparaissent, votre rôle de nursing est :

  • D’accompagner l’animal à se coucher doucement
  • Le rassurer en le caressant et en lui parlant doucement et de façon bienveillante
  • Dans une atmosphère calme (privilégiez une pièce sans va et vient permanent)

Vos actions de nursing réduisent l’anxiété des animaux et améliorent sensiblement la procédure anesthésique.

Une fois l’intubation réalisée, nous vous conseillons d’enlever le pas d’âne pour éviter des douleurs au niveau des mâchoires ; il faudra aussi être très prudent sur leur utilisation chez le chat. Couchez l’animal en position latérale pour l’emmener au bloc.

4. Pendant la chirurgie

Installer l’animal sur la table confortablement, sur un matelas afin de l’isoler du froid, l’idéal étant un matelas chauffant. A défaut, vous pouvez prévoir des bouillottes (attention aux brûlures). Nous vous conseillons d’attacher les membres sans fortes tractions et d’utiliser des liens très souples.

La mise en place d’un analgésique à débit constant est recommandée tout au long des chirurgies potentiellement douloureuses grâce à des pompes à perfusion ou des pousses seringues.

Un environnement calme et serein est recommandé. Veillez à une bonne température ambiante et à ce qu’il y est un minimum de bruit.

Votre surveillance des constantes (fréquences cardiaques et respiratoires) permettra de signaler d’éventuels signes de douleur (A noter que cela peut être aussi un signe de réveil).

5. En post-opératoire

A la fin de la chirurgie, un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) est généralement administré à l’animal pour prévenir des douleurs aiguës post-opératoires.

L’animal est ensuite installé dans son box pour un réveil calme et confortable :

  • Réveil sur un coussin avec une alèse propre que vous veillerez à remplacer en cas de souillures
  • Sous lampe chauffante et/ou couverture
  • Maintien de la pompe à perfusion ou du pousse-seringue
  • Il est possible de proposer un repas assez rapidement après le réveil complet de l’animal (aliment hyperdigestible sous forme liquide et tiédi)
  • Créer un environnement familier avec des couvertures ou des jouets lui appartenant ou appartenant à la clinique
  • Attention à la lumière artificielle agressive
  • Pour les chats, un box aménagé en 3 dimensions est optimal (dispositif en hauteur)

Votre rôle de nursing est d’assurer une bonne transition à l’animal entre son sommeil et son réveil. Cette transition est source de stress pour l’animal. Il est perdu, n’a pas ces repères. Lui parler d’une voix douce, rassurante, voir ces jouets, sentir l’odeur de la maison sur sa couverture permettra d’activer sa matrice émotionnelle de manière positive et donc permettra d’apaiser la matrice douloureuse (lire article « mécanisme de la douleur »)

SON BIEN-ÊTRE AU REVEIL DIMINUERA SA PERCEPTION DE DOULEUR.

Ce temps post-opératoire sera aussi l’occasion d’évaluer sa douleur. Nous vous conseillons de compléter une grille d’évaluation telle que 4AVET. (Se référer à l’article « l’évaluation de la douleur »)

Votre rôle de nursing est aussi de prévenir l’apparition de douleurs post-opératoires. Une observation régulière de l’animal est requise. Vous créez de l’interaction douce avec lui pour étudier son comportement. L’évaluation de la douleur ne doit pas évidemment rajouter de la douleur. Dès la moindre réaction de retrait ou d’irritation, il faut prévenir le vétérinaire.

L’importance d’interagir rapidement après la chirurgie, c’est de pouvoir détecter des douleurs aiguës qui devraient normalement ne pas être présentes, l’animal étant sous analgésie (un grognement, un retrait, un couinement…). Vous préviendrez rapidement votre vétérinaire pour qu’il puisse intervenir. Sur un animal qui n’est pas complètement réveillé, il faut renouveler l’évaluation car un excès de sédation peut masquer la douleur.

Vous surveillerez toutes apparitions de signes de douleur pendant toute l’hospitalisation de l’animal.

Il sera surtout important de prendre du temps avec les animaux afin de favoriser une récupération rapide grâce à des émotions positives : RECONFORTER

Le temps peut nous manquer et pris dans le rythme du quotidien entre les appels, l’aide en consultation et les ventes au comptoir, nous pouvons remettre nos actions de nursing à plus tard. Or ce temps que vous allez investir dans ce réveil post-opératoire, vous permettra d’en gagner plus tard. En effet, un animal moins stressé, qui accepte la manipulation, cela permet des soins plus rapides et sans stress que ce soit pour l’équipe vétérinaire, que pour l’animal.

6. Les chirurgies potentiellement très douloureuses

Toute chirurgie est source de douleur et il ne faut en minimiser aucune. Cependant avoir à l’esprit certaines chirurgies à risques en douleurs post-opératoires est intéressant pour anticiper la prise en charge de ces douleurs et limiter leur apparition.

Au niveau de l’ASV cela va surtout correspondre à une surveillance plus élevée de l’animal avec une évaluation régulière de son état général pour détecter d’éventuels signes de douleur (se référer à l’article « évaluation de la douleur »)

L’intérêt de l’action de nursing pour l’ASV sera d’autant plus important lors de ces chirurgies pour diminuer le ressenti de la douleur pour l’animal.

  • Mammectomie
  • Chirurgies ostéo-articulaires
  • Chirurgies thoraciques
  • Amputations
  • Chirurgies au niveau de la sphère ORL
  • Reprises de chirurgies
  • Longues chirurgies

(ne pas minimiser la douleur sur des chirurgies plus classiques)

7. L’hospitalisation

Vous optimisez le confort de l’animal et veillez à son bien-être :

  • Par un box toujours propre
  • Avec de l’eau propre à disposition, ainsi que de la nourriture
  • Créer un cocoon avec des couvertures, coussin et jouets
  • Attention au champ visuel (attractif, sans vis-à-vis, non stressant)
  • Pour les chats, installer un dispositif en hauteur
  • Diffusion de phéromones d’apaisement, d’huiles essentielles,
  • Cataire pour les chats (« herbes à chat »)
  • Hospitalisations séparées entre chiens, chats et NAC
  • Attentions aux bruits et aux odeurs (ex : produits de désinfection)
  • Température ambiante de la pièce
  • Visites régulières des propriétaires à encourager
  • Des sorties régulières
  • Les inciter à jouer, les caresser, passer du temps avec eux

L’hospitalisation qui peut être de quelques heures à plusieurs jours, est source de stress d’où l’intérêt de ces conseils, mais celui qui aura le plus d’impact sur l’animal est l’interaction avec l’équipe.

LA PLUS BELLE RECOMPENCE D’UN BON NURSING, C’EST ANIMAL QUI VOUS APPORTE DE LA RECONNAISSANCE. (Il vient vers vous quand vous venez le voir dans son box. Il est content de revenir à la clinique lors de son suivi)

8. Le retour à la maison

Nous vous conseillons de prendre le temps avec le propriétaire, si possible dans une pièce hors de l’agitation de l’accueil, pour favoriser le bon retour à la maison.

Vous lui expliquez l’ordonnance en lui montrant les médicaments et vous terminez en vérifiant sa compréhension.

Vous donnez les conseils pour aménager l’environnement de la maison et vous donnez les consignes post-opératoires (ex : Sortie en laisse, éviter les sauts, éviter les jeux avec les autres animaux de la famille.)

Le port de la collerette est possible mais cela peut parfois être anxiogène. Il existe d’autres protections moins contraignantes (ex : collier lune, body…)

Un appel téléphonique le lendemain pour prendre des nouvelles sera apprécié par le propriétaire et vous permettra de répondre à d’éventuelles questions.

Un rendez-vous de suivi sera programmé en fonction de la nature de l’intervention.

Le binôme maître-animal est important aussi au retour à la maison. Un propriétaire bien guidé permettra une continuité dans les actions de nursing déjà mis en place à la clinique. Cela peut paraître chronophage mais cela vous permettra surtout de prévenir des douleurs chroniques post-opératoires ou des reprises chirurgicales.

Conclusion

Le nursing en hospitalisation doit faire partie intégrante de notre prise en charge de la douleur afin d’en diminuer la sensation et donc de diminuer les produits d’analgésie. Ce temps de nursing est souvent mis de côté par manque de temps. Il est important de remettre le nursing au cœur de notre métier d’ASV pour un bénéfice personnel appréciable mais surtout pour un bénéfice de récupération et de bien-être pour nos patients.

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