Effets thermiques anti-nociceptifs d’une formulation à haute concentration de buprénorphine, seule ou suivie d’hydromorphone*, chez les chats conscients

27 avril 2021

Effets thermiques anti-nociceptifs d’une formulation à haute concentration de buprénorphine, seule ou suivie d’hydromorphone, chez les chats conscients

The thermal antinociceptive effects of a high-concentration formulation of buprenorphine alone or followed by hydromorphone in conscious cats, K.L. Moreno, E.M. Scallan, B.P. Monteiro, P.V. Steagall, B.T. Simon, Vet. Anesthésiasse. Analg., In Press, Journal Pre-proof, Available online 27 March 2021, traduction et interprétation Amandine Bouvier

Introduction

En clinique, la buprénorphine peut être utilisée pour soulager des douleurs de paliers IIb (douleurs modérées). Une étude croisée, randomisée, réalisée en aveugle et contrôlée par placebo, a tenté d’étudier, chez six chats conscients, les effets thermiques anti-nociceptifs d’une formulation à haute concentration de buprénorphine, lors d’une injection seule et lors d’une injection suivie d’une autre injection d’hydromorphone*.

Résumé

Objectif : Évaluer les effets thermiques anti-nociceptifs, chez les chats conscients, d’une formulation à haute concentration de buprénorphine seule ou suivie d’hydromorphone.

Plan de l’étude : Plan d’étude croisé, randomisé, en aveugle et contrôlé par placebo.

Animaux : Un total de six chats domestiques, femelles, adultes, stérilisées, à poil court, élevées pour cette étude.

Méthode : Les chats ont été répartis en trois traitements comprenant chacun deux injections, une injection sous-cutanée puis une injection intraveineuse (IV), à deux heures d’intervalle. Pour le traitement SS : deux injections de solution saline à 0,9 %, pour le traitement BS : buprénorphine (0,24 mg/kg, 1,8 mg/mL) et solution saline et pour le traitement BH : buprénorphine (0,24 mg/kg) et hydromorphone (0,1 mg/kg). La température de la peau et le seuil thermique ont été enregistrés avant (niveau de référence) et pendant les 24 heures suivant la première injection. Les données TT ont été analysées à l’aide de modèles linéaires mixtes et d’une procédure de réglage séquentiel Benjamini-Hochberg (p 0,05).

Résultats : Il n’y avait aucune différence significative entre les traitements pour les valeurs de références des températures corporelles et des seuils thermiques, entre les traitements SS au fil du temps et entre les traitements BS et BH. Par rapport au niveau de référence, le seuil thermique a été significativement augmenté en tout temps pour les traitements BH et BS, sauf à 2 heures pour le traitement BS. Comparativement au traitement SS, le seuil thermique était significativement plus élevé entre 3 et 18 heures pour le traitement BS et entre 4 et 12 heures pour le traitement BH. Les augmentations maximales de seuils thermiques étaient de 47,5 °C à 2 heures pour le traitement SS, de 53,9 °C à 3 heures pour le traitement BS et de 52,4 °C à 6 heures pour le traitement BH.

Conclusion et pertinence clinique : L’administration, par voie intraveineuse, d’hydromorphone, à la suite d’une concentration élevée de buprénorphine, n’a fourni aucune anti-nociception supplémentaire et a réduit la durée de l’effet par rapport à la buprénorphine seule à forte concentration. Après l’administration d’une concentration élevée de buprénorphine, si des analgésiques supplémentaires sont nécessaires, une utilisation d’autres molécules analgésiques devrait être envisagée.

*Hydromorphone: L’hydromorphone est un opiacé semi-synthétique, analogue de la morphine, agissant sur les récepteurs opioïdes µ et k du système nerveux centrale (SNC). Utilisé lors de douleurs intenses, il intervient sur la perception de la douleur, sur la réaction aux stimuli douloureux et induit une dépression généralisée du SNC.

A retenir

Bien que l’efficacité analgésique de la buprénorphine soit inférieure à celle de la morphine, son affinité pour les récepteurs µ est cependant supérieure à la morphine. Cet article nous rappelle l’importance de bien réfléchir à quel analgésique utiliser avant toutes injections. En effet, après administration d’une concentration élevée de buprénorphine, si l’efficacité analgésique de celle-ci est insuffisante, l’utilisation d’autres opioïdes n’aura aucune efficacité sur l’analgésie. Il sera donc important d’utiliser, à ce moment-là, d’autres types d’analgésiques.

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Accès à l’article complet original (anglais) : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1467298721000635

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