Introduction
L’effet analgésique et la durée d’action des opioïdes varient énormément en fonction des espèces et en fonction du stimulus douloureux. Afin d’investiguer les effets analgésiques d’une molécule, chez une espèce en particulier, il faut utiliser une méthode analgésiométrique validée. Chez les oiseaux différentes méthodes ont été publiées concernant des stimuli douloureux thermiques, mécaniques, chimiques, et électriques. Les réflexes de retrait du membre suite à l’utilisation de stimuli thermiques et électriques ont été validés chez le perroquet gris du Gabon, la caille japonaise, l’amazone d’Hispaniola, la perruche callopsitte, le faucon américain, et le poulet.
Le butorphanol est une molécule agoniste des récepteurs κ opioïdes et antagoniste des récepteurs µ opioïdes. Cette molécule est rapportée comme étant l’opioïde de choix chez les psittacidés avec une efficacité prouvée chez les amazones d’Hispaniola, les conures à joues vertes et les gris du Gabon. Chez l’amazone d’Hispaniola, les effets antinociceptifs sont atteints à une concentration plasmatique de 55ng/mL pour les stimuli électriques et 88ng/mL pour les stimuli thermiques. L’interprétation d’une étude pharmacocinétique sur la même espèce montre que pour une dose de 5mg/kg IM de butorphanol, la nociception attendue serait de 2 à 3 heures. Cette durée d’efficacité étant faible, une formulation longue action de butorphanol est donc nécessaire pour une utilisation clinique chez les psittacidés.
Le poloxamer 407 (P407) et un hydrogel thermosensitif qui mélangé avec un principe actif, permet d’obtenir un ralentissement de la diffusion du principe actif et donc un produit longue action.
L’objectif de cette étude est de comparer les effets antinociceptifs de deux présentations de butorphanol et d’en évaluer les effets secondaires chez l’amazone aourou.