La notion de chémotype qui désigne des entités chimiques distinctes au sein d’une même espèce est obligatoire en aromathérapie.
Ces variations chimiques des métabolites secondaires parmi des espèces identiques de plantes sont sous l’influences des écosystèmes (altitude, humidité, ensoleillement, biotope…).
Le chémotype des huiles essentielles varie aussi en fonction du pays de récolte, des conditions de récolte, de la qualité de la distillation, de l’entreposage : tous ces facteurs peuvent modifier leurs propriétés.
La distillation permet donc d’obtenir différentes familles biochimiques qui ont des propriétés propres (anti-bactériennes, antifongiques, antivirales, antiparasitaires, immunostimulantes, anti-catarrhales, anti-inflammatoires…).
Bien sûr, chaque huile essentielle ne possède qu’une partie et qu’un pourcentage de ces activités.
Il est ainsi possible d’associer plusieurs huiles essentielles entre elles pour obtenir une synergie où chaque huile complète et renforce l’activité des autres.
Il faut donc, pour avoir une action optimale, bien choisir l’huile essentielle en fonction de l’indication qu’on souhaite lui donner, connaître sa posologie, sa voie d’administration et sa dilution éventuelle au sein d’un mélange. Elles ont l’avantage de ne pas provoquer de résistance ni d’accoutumance.
Des principes actifs pour gérer la douleur
En phytothérapie, les principes actifs intéressants dans le cadre de la gestion de la douleur seront à chercher entre autre dans :
Des plantes de l’inflammation
· L’harpagophytum, anti-inflammatoire type anti-COX2, inhibant la libération d’interleukines pro-inflammatoires et la sécrétion de prostaglandines et de NO.
· Le cassis, inhibiteur des COX, anti-élastase, anti-hyaluronidase, anti-collagénase et chondro-protecteur.
· La reine des prés et le saule contiennent du salicoside, métabolisé par la suite en acide salicylique, « aspirine naturelle ».
· Le curcuma, anti-inflammatoire, antalgique par inhibition des cytokines pro-inflammatoires, anti-COX, et chondro-protecteur.
· La scrofulaire est la plante « harpagophytum », contenant principalement des iridoïdes aucubosides à propriété anti-inflammatoire et antalgique.
Des plantes de la douleur
· La grande camomille, avec son composé principal le parthénolide (lactone sesquiterpénique) antalgique puissant.
Des plantes dites réparatrices (incontournables dans le traitement de l’arthrose pour « régénérer le cartilage » ou reconstruire le collagène via la membrane extracellulaire au niveau de l’os et du cartilage) :
· La prêle riche en silice, cicatrisante.
· L’ortie (parties aériennes), riches en minéraux et en vitamines.
En aromathérapie, on emploiera des HE aux propriétés anti-inflammatoires comme l’HE d’eucalyptus citronné, de gaulthérie couchée, de lavande, de genévrier ou de pin sylvestre, et des HE antalgiques comme l’HE de menthe poivrée en massage local, de laurier noble, de giroflier, d’ylang-ylang, de camomille noble, ou d’hélichryse italienne) et antispasmodiques (basilic exotique, estragon, citron).