Pour cette étude, huit lapins White New Zealand femelles juvéniles ont été utilisées. Une dose de Simbadol® 1,8mg/mL à la posologie de 0,24mg/Kg fut injectée par voie sous-cutanée à T0. Pour l’étude à doses multiples, cette injection fut répétée à T24h et T48h. Des prises de sang ont été réalisées à 0, 2, 4, 8, 12, 24 et 36 heures pour l’étude dose unique et à 0, 0,33, 0,66, 1,5, 3, 6, 12, 24, 48, 72, 96, 120, et 144 heures pour l’étude doses multiples. Les concentrations de buprénorphine plasmatique, ainsi que la concentration de ses métabolites (norbuprenorphine, buprenorphine-3-glucuronide, et la norbuprenorphine-3-glucuronide) ont été mesurées à l’aide d’une méthode validée utilisant la technique de chromatographie liquide à haute performance couplée à une spectrométrie de masse. Puis les données ont été analysées en utilisant un modèle non linéaire à effets mixtes. Les lapins furent surveillés afin de mettre en évidence de potentiels effets secondaires pendant 48h pour l’étude dose unique et pendant 168h pour l’étude dose multiple.
L’étude dose unique a révélé une demi-vie terminale de 19,2+12,9h. L’étude pharmacocinétique multidose a montré une demi-vie d’absorption de 1+0,3h, un pic de concentration à 10,4+7,4ng/mL atteint à 0,7+0,4 h après la première injection, et une demi-vie terminale de 13,3+13,8 h. La concentration plasmatique moyenne de Symbadol® était de 1,3+0,7 ng/mL sans effet significatif d’effet cumulatif de la buprénorphine. Aucuns effets secondaires cliniques, ni aucunes anomalies à l’autopsie n’ont été notés.
Le Simbadol® possède une absorption rapide chez le lapin lorsqu’il est administré par voie sous-cutanée, mais cette étude montre la grande variabilité pharmacocinétique intraspécifique chez le lapin.
Si cette étude ne permet pas de démontrer l’effet analgésique de cette présentation pharmaceutique de la buprénorphine, il est a noté que chez le rat et chez l’homme, une concentration plasmatique de 0,5ng/mL de buprénorphine est considérée comme analgésique (ici la concentration moyenne était de 1,3+0,7 ng/mL. Par extrapolation, le Simbadol® pourrait être utilisé une fois par jour à 0,24mg/Kg chez le lapin.
Effet du maropitant, un antagoniste de la neurokinin-1, sur la douleur et sur l’appétit en postopératoire chez le lapin. Sadar M. McGee W., Kendall L., Boscan P.
Souvent, les lapins rencontrent des difficultés lors de la récupération postopératoire dues à des diminutions de l’appétit et des stases gastrointestinales. Les molécules analgésiques peuvent avoir des effets secondaires, comme des ulcères gastriques, lors de l’utilisation d’anti-inflammatoires, ou des ralentissements de la motilité gastro-intestinales avec les opioïdes. Les récepteurs de la Neurokinin-1 jouent un rôle dans une variété de processus biologiques, incluant la transmission des signaux douloureux, et le vomissement. Le maropitant, un agoniste de la neurokinine-1, est utilisé pour traiter la nausée et le vomissement chez le chien et le chat, mais ne possède pas d’AMM chez d’autres animaux. Le but de cette étude est d’étudier l’effet du maropitant sur la douleur postopératoire et l’appétit du lapin.
Vingt lapins White New Zealand de 3 mois ont été divisés en 5 groupes. Le groupe 1 a reçu de la buprénorphine (0.06mg/kg IM q8hr), le groupe 2 de la buprénorphine et une dose faible de maropitant (5mg/kg SC q24hr), le groupe 3 de la buprénorphine et une haute dose de maropitant (10mg/kg SC q24hr), le groupe 4 une haute de maropitant, et le groupe 5, groupe témoin, n’a reçu que du sérum physiologique. Une incision cutanée a été réalisée à la lame froide sur la face plantaire du membre postérieur des lapins, et un appareil de von Frey fut utilisé pour tester la sensitivité tactile à 3, 6, 12, 18, 24, et 48h en post opératoire. La nourriture, le poids, et la production de selles ont été mesurés quotidiennement.
Alors que la sensitivité tactile était augmentée après la chirurgie, aucune différence n’a été notée entre les groupes. Les lapins ayant reçu du maropitant haute dose ont eu un meilleur appétit durant 2 jours postopératoire en comparaison avec les lapins qui ont reçu de la buprénorphine ou de la buprénorphine et du maropitant. Cependant, le maropitant n’a pas eu d’effet significatif sur le poids ni sur la production de selles. Le maropitant ne semble pas avoir d’effet sur la douleur postopératoire. Cette molécule semble cependant avoir un effet positif sur l’appétit, ce qui laisse à penser que le maropitant pourrait être une molécule intéressante dans la récupération postopératoire chez le lapin. D’autres études portant sur la douleur viscérale seraient intéressante chez le lapin pour voir si cette molécule à les même effets analgésiques que celle décrite chez les carnivores domestiques.