Contexte de l’étude : L’activation des récepteurs cannabinoïdes et des récepteurs type-cannabinoïde par des cannabinoïdes endogènes, des dérivés de plantes ou des cannabinoïdes synthétiques peut exercer des effets bénéfiques sur la perception de la douleur. Parmi les cannabinoïdes contenus dans le Cannabis sativa, le cannabidiol (CBD) ne produit pas d’effets psychotrope et semble représenter une molécule à fort potentiel thérapeutique. Le cannabidiol agit sur un grand nombre de récepteurs couplés aux protéines G et de nombreux récepteurs ionotropes, qui ont, à ce jour, été peu étudiés en médecine vétérinaire, et particulièrement peu en médecine équine.
Objectifs de l’étude : Localiser la distribution cellulaire de quatre récepteurs supposé se lier aux cannabinoïdes dans les ganglions de la racine dorsale (GRD) de la moelle épinière équine.
Matériel et méthode de l’étude : Les auteurs ont réalisé une étude immunohistochimique qualitative et quantitative sur des ganglions de la racine dorsale cervicaux (C6-C8) provenant de six chevaux abattus et récupérés dans un abattoir local.
Les tissus ont été fixés et traités par immunohistochimie, et les cryosections obtenues ont été utilisées pour étudier l’immunoréactivité pour les récepteurs suivants, de « type-cannabinoïde », supposés se lier au CBD:
- Récepteur vanilloïde (TRPV1 : transient receptor potential vanilloid de type 1) = il s’agit de récepteurs-canaux cationiques qui, à l’état ouvert, laissent entrer dans la cellule le calcium et le sodium, ce qui crée une dépolarisation.
- Le récepteur gamma activé par les proliférateurs de peroxysomes (PPARγ) = il s’agit d’un récepteur nucléaire régule le stockage des acides gras et le métabolisme du glucose.
- les récepteurs couplés aux protéines G 55 (GPR55) et 3 (GPR3).
Résultats de l’étude : De grands pourcentages de corps cellulaires neuronaux ont montré une immunoréactivité pour le TRPV1 (80 ± 20%), PPARγ (100%), GPR55 (64 ± 15%) et GPR3 (63 ± 11%). Les cellules gliales satellites (CGS) étaient immunoréactives pour TRPV1, PPARγ et GPR55. En outre, l’immunoréactivité de GPR55 était exprimée par les macrophages interneuronaux du ganglion de la racine dorsale.
D’autre part, des cellules de la microglie ont été observées entourant le complexe neurone-cellules gliales satellites.
Principales limitations de l’étude : Le nombre limité de chevaux inclus dans l’étude, comme la plupart des études traitant de ce sujet.