La méthadone est administrée par voie veineuse sous forme de bolus ou d’infusion à débit constant (CRI) seule ou en combinaison avec un sédatif agoniste des récepteurs α-2. Elle peut aussi être administré par voie épidurale. L’administration PO a aussi été étudiée par différentes équipes de recherche. Il semblerait qu’elle ait une bonne biodisponibilité chez le cheval et cela constitue une voie d’administration prometteuse car probablement associée à moins d’effets secondaires. Mais, des études cliniques sont encore nécessaires[3-5].
La méthadone est utilisée pour le traitement de la douleur aigue modérée à sévère. Grace à ces propriétés d’antagoniste des récepteurs NDMA et d’inhibition de la réabsorption de sérotonine et noradrénaline, elle pourrait aussi avoir sa place dans la prévention ou le traitement de la douleur chronique.
Elle peut être utilisée en prémédication que ce soit pour une Anesthésie Générale (AG) ou bien pour une Sédation Debout (SD). Elle peut également faire partie du plan d’analgésie post opératoire ou du plan d’analgésie d’urgence.
La méthadone est plus lipophilique que la morphine, elle agit donc plus rapidement lorsqu’elle est administrée IV ou par voie épidurale.
Sa durée d’action est aussi probablement similaire à celle de la morphine ; entre 2-6 heures. La Lévo-méthadone a une élimination plus lente que le dextrométhadone [6].
L’administration d’une combinaison de méthadone /morphine au niveau de l’espace épidural sacrocaudal ou dans le premier espace inter-caudal, permet d’analgésier plusieurs régions anatomiques à différents moments (délai d’action) après l’injection[7] (étude expérimentale):
- Région caudale et périnéale : action à partir de 4h post-injection, jusqu’à 9h postinjection
- Région sacrale ; action à partir de 4h postinjection, jusqu’à 9h post-injection
- Région lombaire ; action à partir de 6h postinjection, jusqu’à 9 h post-injection
- Région thoracique ; action à partir de de 7h post-injection, jusqu’à 9h post-injection
Le délai d’action sur les régions plus crâniales reflète la distance que les molécules doivent parcourir pour les atteindre. Les effets secondaires de la méthadone ont été moins étudiés que ceux de la morphine mais sont probablement similaires. Ils comprennent l’excitation, l’augmentation de la locomotion, la diminution du transit gastro-intestinal et la sédation[1].
- Quand administrée seule à la dose de 0.2 mg/kg en Intra Veineuse (IV) à des chevaux sains (absence de douleur) les effets secondaires notés sont [8] :
– Prurit intense
– Augmentation de l’appétit
– Diminution de la coordination locomotrice
Après l’administration d’une perfusion a débit contrôlé (CRI) , une diminution des bruits digestifs et de la fréquence de défécation est noté mais l’activité digestive normale reprend 3 h après la cessation de la CRI[9].
- Quand administrée en combinaison avec de l’acépromazine et de la xylazine IV, elle cause une légère dépression respiratoire conservant cependant la pression partielle artérielle en CO2 dans des valeurs acceptables[10].
- Lorsqu’elle est administré en prémédication associée avec la romifidine, elle produit une plus grande dépression de la Fréquence Cardiaque (FC) (telle que la présence de bloc atrio-ventriculaire de second degré) comparé au butorphanol [11].
- Quand administrée par voir orale, aucun de ces effets secondaires noté [5].
- L’association de la méthadone ou lévo-méthadone avec un sédatif agoniste α–2 produit moins de sédation que s’il est associé avec du butorphanol mais produit moins d’ataxie et diminue la réponse au stimuli sonore [2, 11].. De plus, la combinaison détomidine / lévométhadone produit moins de locomotion compulsive comparée l’association détomidine /buprénorphine.