La lubricine dans l’arthrose expérimentale et naturelle : une revue systématique

19 novembre 2020

Lubricin in experimental and naturally occurring osteoarthritis: a systematic review, A.R. Watkins, H. L. Reesink, Journal of Osteoarthritis and Cartilage, Volume 28, Issue 10, P1303-1315, October 01, 2020,
Traduction et interprétation française Amandine Bouvier

Introduction

La lubricine est de plus en plus évaluée dans de multiples études portant sur l’arthrose post-traumatique et naturelle. Cependant, il existe des écarts dans les résultats, ce qui rend difficile de savoir si la lubricine est augmentée, diminuée ou inchangée dans l’arthrose. Le but de cette étude était de passer en revue 62 articles mesurant la lubricine dans les lésions articulaires ou l’arthrose afin de tirer des conclusions sur la régulation de la lubricine dans les maladies articulaires.

Résumé de l’article

Objectif : La lubricine est de plus en plus évaluée comme un résultat de mesure dans les études portant sur l’arthrose post-traumatique et naturelle. Cependant, il existe des écarts dans les résultats, ce qui rend difficile de savoir si la lubricine est augmentée, diminuée ou inchangée dans l’arthrose. Le but de cette étude était de passer en revue tous les articles mesurant la lubricine dans les lésions articulaires ou l’arthrose afin de tirer des conclusions sur la régulation de la lubricine dans les maladies articulaires.

Conception : Une recherche systématique d’articles dans les bases de données Pubmed, Web of Knowledge et EBSCOhost a été effectuée. Les critères d’inclusion étaient les études in vivo qui mesuraient la lubricine chez les humains ou les animaux présentant des lésions articulaires, qui examinaient la supplémentation en lubricine dans les articulations arthrosiques ou qui décrivaient le phénotype d’un modèle knock-out (1) de la lubricine. Une évaluation méthodologique a été réalisée.

Résultats : Soixante-deux études ont été incluses, dont trente-huit mesuraient la lubricine endogène dans les lésions articulaires ou l’arthrose. Dix-neuf articles ont trouvé une augmentation ou aucun changement de la lubricine et dix-neuf ont signalé une diminution. Les articles faisant état d’une diminution de la lubricine ont été cités quatre fois plus souvent que ceux qui faisaient état d’une augmentation. Quinze articles décrivaient une supplémentation en lubricine et tous rapportaient un effet bénéfique. Onze articles ont décrit des modèles knock-out de lubricine.

Conclusions : La littérature humaine révèle des distributions similaires d’articles rapportant soit une augmentation de la lubricine, soit une diminution de la lubricine, dans l’arthrose. La littérature animale est dominée par des rapports de diminution de la lubricine dans des modèles de section transversale du ligament croisé antérieur de rat, tandis que les études sur de grands modèles animaux rapportent une augmentation de la lubricine. La supplémentation en lubricine intra-articulaire peut être bénéfique indépendamment du fait que la lubricine augmente ou diminue dans l’arthrose.

A retenir

Malgré de multiples études sur la lubricine et l’apparition de l’arthrose, aucun consensus n’a, à ce jour, été mis en évidence permettant d’apporter des précisions sur un lien potentiel entre une diminution ou une augmentation de la lubricine dans l’apparition de l’arthrose post traumatique ou naturelle. Des variations de concentrations ont à chaque fois été relevées lors d’apparition future de maladies articulaires mais l’incertitude persiste quant à l’interprétation prédictive de ces variations sur l’arthrose.

(1) Modèle Knock-out : Le knock-out correspond, en biologie moléculaire, à l’inactivation totale d’un gène. On parle alors d’« invalidation d’un gène ».

Lien vers l’article original : https://www.oarsijournal.com/article/S1063-4584(20)31024-4/fulltext

Retour en haut